Chapelle du cimetière de PICPUS
Maison de la congrégation du Sacré-Cœur et de l'Adoration perpétuelle
35 rue de Picpus
Paris12e
Chapelle du cimetière de PICPUS
Maison de la congrégation du Sacré-Cœur et de l'Adoration perpétuelle
35 rue de Picpus
Paris12e
Notre-Dame de Paix
Dans la première moitié du XVIe siècle la famille languedocienne de Joyeuse commande à un artiste local une Vierge à l’Enfant.
Cette statue sculptée dans un bois sombre la représente vétue à l’antique et gracieusement déhanchée, tenant l'Enfant dans sa main gauche et, dans sa main droite, la tige d’olivier biblique, symbole de paix universelle.
À la fin du siècle Henri de Joyeuse qui la possède par transmission rapporte l'oeuvre avec lui à Paris, en son hôtel de la rue Saint-Honoré.
Jeune veuf, il ne se remarie pas et rentre au couvent des capucins jouxtant sa demeure, devenant Frère Ange. Il apporte avec lui la statue qui sera exposé dans une niche, au-dessus du portail du couvent. Les prières qui lui sont adressée par les gens, comme il se fait alors souvent devant les Vierges des rues, semblent être exaucées avec plus de succès que pour les autres, et parfois de façon spectaculaire, de telle qu'elle sorte que grandit sa popularité. Les menaces de toutes sortes qui prolifèrent au début du XVIIe siècle et le fait qu'elle tient une branche d'olivier conduisent à la vénérer comme Notre-dame de paix. Des guérisons "surprenantes" commencèrent à être attestées à partir de 1651 et des processions au chant des litanies de la Madone se multiplient.
La Vierge des capucins acquiert alors une célébrité, obligeant son transfert dans la chapelle. Mademoiselle de Guise, petite-nièce d’Henri de Joyeuse fit agrandir la chapelle et la statue y fut solennellement installée par le Nonce apostolique, en présence du Roi, de la Cour et d’un grand nombre de parisiens, le 9 juillet 1657.
La reine Anne d’Autriche, en 1658, l'invoque pour son royal fils qui, dans sa vingtième année, est gravement atteint par une forme de typhus. Alors que la fin semblait inévitable, il en guérit et le jeune roi et sa mère, qui commande à Michel Corneille un ex-voto, vinrent le 16 août en la chapelle des capucins pour témoigner de leur reconnaissance.
La communauté des frères mendiants va être chassée et le couvent confisqué pendant la Révolution, mais la sculpure va être remise à temps par les capucins à une demoiselle Papin qui la transmet à Mme de Luynes. Cette dernière fait attester par l’archevêché la provenance de la statue et, par sécurité, la confie à la famille de Mlle Papin permettant à l'oeuvre vénérée de ne pas être détruite.
Au début de l'Empire napoléonien la famille restitue l'oeuvre à l 'abbé Pierre-Marie-Joseph Coudrin qui, avec Henriette Aymer de Chevalerie, avait fondé en décembre 1800, à Poitiers, la Congrégation du Sacré-Cœur de Jésus et de Marie et dont l'institut fut établi dans les bâtiments de l'ancienne communauté des Chanoinesses de St Augustin.
Notre-Dame de Paix a été installée dans le transept nord de la chapelle lorsque cette dernière fut érigée sous le patronage de saint Michel comme église attachée au cimetière de Picpus où sont enterrées les victimes de la Terreur, décapitées sur la Place de la Nation, alors « Place du Trône-renversé".
Les frères de Picpus prient Notre-Dame de Paix et, lorsque leur congrégation reçoit mission d'évangélisation des îles Sandwich en 1827, puis des archipels de la Polynésie en 1833, les picpuciens transmettent leur dévotion qui devient ainsi très forte en Polynésie française : les cathédrales de Papeete et de Honolulu sont dédiées à Notre-Dame de la Paix.
Ex voto de Michel Corneille
Notre-Dame de Paix et la Commune
Les Fédérés du quartier décidèrent que Notre-Dame de la Paix serait utilisée comme "petit bois" pour faire cuire le repas. Au moment où l'un d'entre eux saisit la statue, la Mère générale parlementa et réussit à la sauver.
Une fois les événements passés, cet ancien membre de la Commune revint chaque année prier et se confesser dans la chapelle de Picpus. À sa mort, il confia à un prêtre, qu’au moment où il avait saisi la statue, il ressentit une douce chaleur et un intense frémissement intérieur, ce pourquoi il rendit alors la statue à la Mère et voua une dévotion à Notre-Dame de Paix.
Notice historique sur la statue miraculeuse de Notre-Dame-de-Paix : vénérée dans la chapelle des soeurs de la congrégation des sacrés coeurs de Jésus et de Marie, et de l'adoration perpétuelle du très-saint sacrement de l'autel à Paris, rue de Picpus, n° 15 / Hilarion, Fr.-J. (prêtre de Picpus).
1837
Lecture en OCR (reconnaissance optique de caractères) sur le site Gallica.BNF
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6466035w/f11.item.texteImage