Plan du cimetière
Le cimetière privé de Picpus appartenant à la Fondationde l'Oratoire et du cimetière de Picpus a été classé monument historique en 1998. Situé sur le jardin du couvent des Chanoinesses de St Augustin fermé sous la révolution en 1790 et confisqué en 1792 comme bien national, il fut réquisitionné en 1794 pour recevoir, sur une parcelle, les corps des personnes guillotinées entre le 14 juin et le 27 juillet de la même année sur l'actuelle place de l'île de la Réunion jouxtant la place de la Nation alors place du Trône-Renversé (la guillotine fera plus de victimes, 1306 contre 1120, que durant les treize mois précédents place de la Révolution, actuelle place de la Concorde). Deux fosses communes ont été creusées à cet effet. Il fut comblé dès 1795.
La princesse Amélie de Hohenzollern-Sigmaringen retrouva l'endroit où reposait son frère, le prince Frédéric III de Salm-Kirburg, décapité le 23 juillet (5 thermidor). Le 14 novembre 1796, elle acheta secrètement la parcelle contenant les deux fosses communes.
En 1800, revenues de l'émigration, les deux filles de la duchesse Dominique de Noailles, la marquise de Montagu et Adrienne de Noailles, épouse du général marquis de La Fayette, recherchèrent l'endroit où avaient été inhumés plusieurs de leurs proches guillotinés place du Trône-Renversé, et l'ayant retrouvé, achetèrent par souscription l’ancien couvent des chanoinesses et les terrains autour des fosses communes afin de sanctuariser le lieu (juin 1802). La société alors créée ( aujourd'hui la Fondation de l'Oratoire et du cimetière de Picpus) affecta la partie du terrain contigüe à la parcelle à un cimetière privé réservé aux descendants des guillotinés. Ce fut le « cimetière de l'Oratoire » agrandi en 1817 puis en 1855.
Elles confieront en 1805 à l’ordre religieux des Sœurs de la Congrégation des Sacrés Cœurs de Marie et de Jésus de l’Adoration Perpétuelle qui s'installe dans les lieux pour instaurer une prière perpétuelle en faveur des condamnés, comme des bourreaux qui sont pardonnés.
La première inhumation eut lieu en 1805. La seconde en 1807 fut celle d’Adrienne de Noailles qui reposa tout près du mur de l'enclos et où son mari, le général marquis de La Fayette, la rejoignit en 1834.
Parmi les guillotinés entassés dans les fosses communes :
les seize carmélites de Compiègne (lire le "Dialogue des Carmélites" de Bernanos).
Église de l'Immaculée Conception
Paris 12e
S'y trouve aussi le corps du général Alexandre de Beauharnais, premier mari de Joséphine, le poète André Chénier.
Dans ce cimetière se trouve la tombe de l’académicien Théodore Gosselin, arrière petit neveu d’André Lenôtre, dit G. Lenôtre, en hommage à la remarquable étude qu’il a consacrée à ce cimetière : le Jardin de Picpus (1928).
Et aussi la tombe de Gilbert du Motier, marquis de La Fayette et de son épouse Adrienne de Noailles dont le cerceuil est recouvert de terre ramenée des Etats-Unis et sur laquelle, depuis le 4 juillet 1917, jour de l'Independance Day, s , flotte en permanence le drapeau américain. C'est en ces lieu et jour que le colonel Charles Egbert Stanton, aide de camp du général John J. Pershing pendant la Première Guerre mondiale, aurait prononcé en présence du maréchal Joffre, à la fin de son discours : "La Fayette, nous voici".
⟵ Le général Pershing sur la tombe de Lafayette le jour des célébrations de l' Independence Day, 1917.
Tombe de la Congrégation où reposent en particulier les fondateurs
Pierre-Marie-Joseph Coudrin et Henriette Aymer de la Chevalerie
Tombe de G.Lenôtre
Tombe du marquis de Lafayette
Les Fosses Communes
(1000 personnes)
(306 personnes)